Après plus de 7 ans à exercer ce merveilleux métier qu'est la facilitation graphique, j'ai pu développer de nombreuses compétences (gestion de projet, accompagnement client, stratégie de communication, capacités de synthèse et de mise en images) et c'est souvent au résultat final (les visuels, donc) qu'est résumé mon travail.
Après plus de 7 ans à secouer des idées pour les mettre en images, j'ai encore régulièrement cette même question qui me revient aux oreilles : "combien ça coûte ?" ou sa variante "avez-vous une grille de tarif ?". Cette question est tout à fait légitime mais elle n'est pas simple à traiter de façon générique, justement car mon travail ne consiste pas seulement à réaliser des visuels.
J'ai donc décidé dans cet article de décortiquer dans les grandes lignes les différents ingrédients qui rentrent en compte dans le coût d'une prestation que je propose.
Ce que vous payez en résumé : du temps des droits
Voilà comment, schématiquement, représenter les paramètres derrière un devis :
La phase de réflexion : une partie souvent invisibilisée
Toutes les demandes et les projets ne sont pas égaux. Pas de jugement de valeur là-dedans mais un constat : les niveaux de maturité des projets sont très variés. Il n'y a parfois qu'une intention, une idée, une aspiration. Et pour d'autres projets, c'est clair, limpide, incarné et précis. Force est de constater que dans le premier cas, il est nécessaire de prendre un temps souvent conséquent sur la définition du projet.
Mon travail consistant à donner à voir la complexité, les documents dans lesquels plonger pour s'imprégner du sujet peuvent vite se révéler volumineux. Là encore, cela demande du temps pour étudier cela correctement.
Enfin, même si la demande initiale est très claire, je considère que mon travail est aussi d'être en capacité de la questionner. Je pourrais par exemple foncer tête baissée pour réaliser une prestation aussi alléchante soit-elle sur le papier mais je cherche toujours à comprendre pour qui est destiné ce projet et quel objectif vise-t-il. Si entre la demande du client et son objectif apparent, il y a un fossé, il me semble pertinent de repositionner le projet et de reformuler le besoin.
La phase de production : ce n'est pas un coup de baguette magique !
Les différents traités graphiques nécessitent plus ou moins de travail (et par conséquent de temps) donc il est important de préciser en début de projet le type de rendu souhaité.
De la même manière, plus un projet va comporter de détails, plus le temps nécessaire pour les réaliser sera important. Le fait de préciser un format en amont est essentiel mais souvent insuffisant : il pourra tout aussi bien s'agir d'un seul dessin très simple prenant tout l'espace ou au contraire d'une multitude d'informations toutes aussi fournies les unes que les autres.
Enfin, le nombre d'aller-retours est également déterminant dans le temps nécessaire à la réalisation du projet. Pour les limiter, ma façon de procéder dans un cadre hors événementiel, c'est, après la première phase de réflexion, de proposer un texte brut sur lequel s'appuiera le visuel. Après s'être mis d'accord sur le fond et avoir compris les demandes sur la forme, je suis à même de proposer un visuel cohérent avec la demande du client. Plus on est alignés dès le début, moins les aller-retours seront importants.
La définition des droits : un cadre légal à respecter
Ça n'a aucune valeur juridique de solliciter un usage pour tout support à durée illimitée. C'est comme dans la vie, on ne peut pas faire ce qu'on veut et c'est tant mieux ! Dans le cadre de tout projet de création, il est nécessaire de stipuler et d'encadrer son utilisation. Il peut s'agir d'une diffusion en interne, sur un site internet, sur les réseaux sociaux, dans une newsletter ou sur un affichage public par exemple. Selon les contextes, le visuel aura plus ou moins de visibilité et donc une cession de droits d'auteur (le droits de reproduire et/ou de diffuser les visuels) plus ou moins élevée.
De la même manière, l'étendue géographique visée par le projet va impacter le budget. Évidemment, un affichage confidentiel dans le Larzac n'aura pas les mêmes enjeux qu'un placardage dans tout le métro parisien (n'y voyez aucune animosité envers le Larzac).
Enfin, la durée va également jouer sur le coût associé à la cession de droit : s'il s'agit de quelques semaines, d'un an ou de 10 ans, c'est bien différent (là encore, l'option "illimitée" n'a aucune valeur juridique).
De l'extérieur, tout cela peut ressembler à un vaste gloubi-boulga mais tous ces éléments permettent de cadrer au plus juste les conditions dans lesquelles réaliser au mieux le projet.
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