Je vais vous raconter ici comment je suis tombée dans ce curieux métier qu’est la facilitation graphique. Car si ce nouveau métier fait davantage parler de lui aujourd’hui, c’était un concept encore bien nébuleux en 2012 lorsque je l’ai officiellement rencontré (et je ne vous parle même pas lorsque je suis née !).
Le dessin, un passe-temps comme un autre
Quand j'étais petite, j'aimais beaucoup dessiner et lire, ce qui n'a pas trop changé au final.
J’étais une enfant calme et curieuse et je me ressourcerais notamment dans la lecture, le dessin (et un peu de danse, contemporaine et classique en grande partie). A priori rien d’exceptionnel et surtout pas de quoi en faire une carrière dans aucun de ces domaines. J'ai continué à dessiner discrètement de mon côté pendant toute ma scolarité. Arrivée au lycée, beaucoup trop de matières m'intéressaient et j'ai du choisir entre l'espagnol, les sciences économiques et sociales et les arts plastiques. Je me dirigeais vers un lycée assez bien réputé pour les langues et sa section artistique et je me sentais pas forcément à la hauteur pour tenter l'option arts plastiques. J'ai donc opté pour une classe européenne espagnol, une option sciences économiques et sociales en seconde et une filière scientifique pour la suite. J'ai laissé un peu de côté le dessin pour n'en faire qu'une pratique anecdotique.
Gribouiller pour mieux réviser
Même si je ne pratiquais pas régulièrement et assidûment le dessin, j'ai toutefois pris l'habitude de gribouiller sur mes notes de cours.
Même s'il m'arrivait de décorer mes cours parce que je m'ennuyais, ce que je préférais c'était m'approprier les idées en les mettant en images. Loin d'être une lubie, le résumé dessiné s'est imposé petit à petit comme une façon d'apprendre mes cours. Cette façon d'assimiler des connaissances m'a notamment été fort utile lors de mes années d'études à l'ENSGSI (École Nationale Supérieure en Génie des Système Innovants) et tout particulièrement pour les matières scientifiques. C'est d'ailleurs lors de mes années en école d'ingénieur que j'ai découvert le mind-mapping en cours de créativité, ce qui a constitué mon premier pas théorique vers les pratiques visuelles.
Dessiner pour résumer, c'est un métier ?
Après avoir mis en place le dessin comme outil de prise de notes, cette utilisation, d'abord très personnelle, a grandi et a commencé à prendre plus en plus de place.
C'est à la fin de mes études que j'ai eu l'occasion de déménager à Paris pour réaliser mon dernier stage. J'y ai découvert un viviers d'initiatives, de conférences et de communautés incroyables. Parmi elles, MakeSense et OuiShare avec qui j'ai exploré respectivement le monde de l'entrepreneuriat social et de l'économie collaborative. Un petit carnet sous le coude, j'ai continué à griffonner ce que j'entendais. Au départ convaincue que cela ne pouvait dépasser mon simple usage personnel, j'ai commencé à me questionner quand on s'est mis à me souffler que c'était un métier qui était en train de se développer. Je venais donc de mettre un pied, un peu par hasard, l'air un peu hagard, dans le monde de la facilitation graphique.
Dans le grand bain de la facilitation graphique
Fraîchement diplômée et pas franchement excitée par l'idée d'être salariée, j'ai commencé quelques missions en freelance divers et variées avant de me lancer presque un an après dans le monde de la facilitation graphique.
À l'origine pas franchement décontractée, je me suis laissé un an pour savoir si cela allait marcher. Six ans après, j'entame ma septième rentrée et je suis heureuse de tout ce que cela m'a apporté. J'ai découvert des domaines sur lesquels je ne pensais jamais me pencher (les thématiques sur lesquelles j'ai travaillé) et j'en ai profité pour affiner mes compétences (dessin papier, numérique et vidéo) au gré de ces expériences.
Et la boucle est bouclée, j’ai eu l’occasion de réaliser un travail pour remettre en forme le cours de créativité de mon école et je planche actuellement sur la réalisation d’un support de synthèse du cours de management d’équipe : un retour aux sources en dessins !
Vous vous dîtes « hey, elle est bien gentille mais j’ai pas compris ce que c’est la facilitatrice graphique ! » ? Pas de panique, c’est le sujet du prochain post. Pour ne pas le louper (et les suivants), vous pouvez vous abonner juste ici :