Cet article revient sur des travaux que j'ai réalisés en utilisant la facilitation graphique dans le monde de la participation citoyenne. Il s'inscrit dans une série de posts retraçant les différentes thématiques que j'ai pu aborder en dessins. L'ensemble des thèmes est disponible ici.
☕️ Attention, cet article est long (et encore j'ai fait une sélection). J'aime bien bavarder, prenez donc un thé !
Je vais commencer ici par m'intéresser à quelques aspects théoriques de la participation et de la démocratie ouverte pour ensuite s'attarder sur des exemples : le cas (fictif) du Grand Barouf du Numérique, les cas concrets de concertation du quartier Gare la Vallée à Amiens, le quartier Plaisance à Orvault, la ville d'Avrillé, la ville de la Roche-sur-Yon et la ville de Vitry-sur-Seine, la démarche spécifique à la culture à Saint-Herblain et pour finir la démarche de budget participatif de la ville d'Angers.
La particip'action
La participation ne se décide pas, elle s'incarne :
Pour aboutir à une participation réelle et concrète des publics concernés, il faut une dose de réalisme, d'humilité et de pragmatisme. La démarche participative, c'est d'abord une démarche de petits pas, conjuguant habilement avec l'imprévu, toujours dans une logique de proximité.
Être dans une démarche de participation, c'est aussi savoir faire alliance en acceptant et sublimant l'interdépendance. L'engagement se construit aussi dans la reconnaissance des acteurs et des solutions co-construites et co-élaborées.
Démocratie ouverte mode d'emploi
À l'occasion d'échanges et d'ateliers autour de la démocratie ouverte dans le Val-de-Marne, j'ai pu réaliser un visuel synthétisant les idées exposées :
Dans un telle démarche, il est nécessaire de partir des besoins des citoyens et de travailler sur l'acculturation des agents. Qu'il s'agisse des citoyens ou des agents, la participation citoyenne ne peut être effective que si elle prend en compte et s'adapte à l'existant.
L'incarnation de la démocratie participative consiste en un savant mélange entre actions terrain et dispositifs numériques qu'il s'agira d'articuler au mieux. Le numérique ne fait pas tout, les dispositifs low tech ont parfois beaucoup plus de sens que des technologies dernier cri. Quoiqu'il en soit, la solution miracle n'existe pas : la clé de succès des différents dispositifs repose sur la diversité, tant sur celle des publics visés (et touchés) que sur les outils et dispositifs mis en oeuvre pour les atteindre. En pratique, la démocratie ouverte peut aussi bien prendre la forme d'un festival pour faire vivre la participation citoyenne, d'un incubateur pour faire vivre l'innovation démocratique, d'un réseau d'ambassadeurs pour faire vivre le débat, d'une tournée citoyenne pour expérimenter la démocratie, d'une plateforme citoyenne pour impliquer les citoyens, de tiers-lieux pour créer des synergies ou encore d'ateliers. L'enjeu à terme est de viser une démocratie permanente, partout, tout le temps et pas seulement lors des élections !
Le Grand Barouf, une session parlementaire fictive
Le 20 et 21 mars 2019 avait lieu à CCI du Grand Lille une assemblée parlementaire fictive. J'ai eu la chance d'assister à la clôture de ces 2 jours de débat et de vote sur des mesures liées au numérique :
Les différentes propositions liées aux 3 grand thèmes (l'empreinte numérique, l'innovation démocratique et la transition écologique) ont été débattues lors de commissions et votées avec un jugement majoritaire.
On peut mettre en avant ici les 3 propositions issues du volet "innovation démocratique", visant à utiliser le numérique pour repenser la démocratie locale. Il s'agissait de proposer un vote citoyen à chaque délibération du conseil municipal (proposition jugée acceptable), de mettre en place des élections municipales par algorithme (proposition jugée acceptable) et de remonter les préoccupations des citoyens par une intelligence artificielle (proposition jugée acceptable).
La concertation en action
Je vous propose de vous pencher sur deux exemples de concertation d'habitants d'un quartier : celui du quartier Plaisance à Orvault et celui de gare La Vallée à Amiens à différents niveaux de la démarche.
Je suis intervenue à Orvault dans le début de la démarche alors qu'on consultait les habitants sur les défis rencontrés dans le quartier et quelles pistes pour les surmonter :
Concernant le quartier gare la Vallée à Amiens, il s'agissait de faire ressortir différentes orientations que pourrait prendre le projet d'urbanisme du quartier en cohérence avec l'identité territoriale :
Je développe davantage ce cas dans mon article la facilitation graphique et le logement.
La ville d'Avrillé a également entamé une démarche de concertation :
Le travail, qui se veut en transversalité, vise à la fois à assurer une continuité des missions avec un haut niveau de service public et à développer de nouvelles actions à la fois pour l'environnement, la vie culturelle et sportive et de manière plus large le bien vivre ensemble.
La ville de la Roche-sur-Yon a quant à elle cherché à développer une approche de concertation par quartiers :
Il s'agit ici de repenser nos liens avec la ville, les habitants et le vivant pour en faire une ville plus verte plus verte et naturelle, une ville plus pratique, attractive et connectée et une ville plus humaine, solidaire et engagée.
Enfin, la ville de Vitry-sur-Seine a fait à la fois l'exercice de bilan de mi-mandat et de projection sur les années à venir, s'en sont dégagés 3 grands axes : s'inscrire dans une métropole responsable et durable, vivre la solidarité au quotidien et oeuvrer pour une ville émancipatrice et citoyenne.
Dans cette première thématique, 4 axes ont émergé : tranquillité et propreté, rénovation urbaine, espace public et lien social et espace public et cadre de vie.
Ce thème de la solidarité a pu être appréhendé à travers la solidarité et le lien social, la conquête de nouveaux droits, les loisirs, vacances et temps libre et enfin la solidarité internationale.
Enfin, l'émancipation et la citoyenneté ont pu être perçus à travers l'accès aux pratiques culturelles et artistiques, le sport pour toutes et tous, l'éducation et l'accès aux savoirs et l'engagement pour la ville.
Une année de réflexion participative sur la culture
J'ai eu le plaisir d'assister au colloque "Pssst... Parlons culture" organisé par la ville de Saint-Herblain et reprenant les résultats d'une année de réflexion participative autour de la question de la culture :
Il a été question de la place de l'appropriation de l'espace public, de l'éducation artistique et culturelle, des mutations autour des bibliothèques et de leurs publics, des proposition de l'atelier permanent pour la culture à Saint-Herblain, des pratiques culturelles de Herblinois.es et dispositif Steel Drum en REP déployé depuis 10 ans.
Quelques exemples de budget participatif
Un des outils de participation citoyenne de plus en plus utilisé est le déploiement de budgets participatifs. De nombreuses villes s'emparent de cet outil et notamment la ville d'Angers pour laquelle j'ai pu réaliser des illustrations expliquant les projets soumis aux votes :
